Rencontre avec une entrepreneuse sociale engagée

Dans le cadre du parcours Handimanagement, formation pour réussir l’intégration des personnes en situation de handicap dans le monde de l’entreprise, les élèves apprennent les différents types d’entreprises, dont l’Entreprise Solidaire. Nous avons ainsi rencontré la fondatrice de Ti Nov, une Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale fondée par Solène et Mickaël Dubois.

Leur but est de changer le regard sur le handicap en facilitant l’accès à une vie ordinaire en toute indépendance et sécurité pour tous et toutes. Nous avons rencontré une des fondatrices, maman et entrepreneuse qui nous livre son parcours.

Les fondateurs de Ti Nov, Solène et Mickaël Dubois

Je m’appelle Solène Dubois, j’ai 35 ans et 4 enfants. Je jongle entre la vie de maman et la vie professionnelle que je veux, engagée au service d’une société où chacun.e prends sa part. Je veux moi-même prendre ma part à la construction de cette société. Je trouve un équilibre en étant à la fois cadre salariée dans une association à temps partiel, et dans le même temps, en étant entrepreneure dans une entreprise Solidaire d’Utilité Sociale. Je veux aussi garder du temps pour éduquer mes enfants.

Comment êtes-vous concerné par le handicap ?

À 16 ans, je ne me voyais pas poursuivre une scolarité sans savoir où j’allais, mais je ne savais pas trop ce que je voulais devenir professionnellement. J’ai quitter le lycée par choix, et j’ai eu la chance d’être admise comme bénévole à l’atelier de l’Arche à Paris, une association qui accueille des adultes en situation de handicap mental. Là j’ai découvert le travail d’équipe avec un engagement certains. La directrice d’alors m’avait témoigné qu’elle et son équipe préférait être moins payé mais être plus nombreux pour mieux encadrer, ça m’avait inspiré.

Ce n’est pas toujours là où on est le mieux payé qu’on s’engage le plus !

Ce qui donnait envie de s’engager, c’était la réciprocité qui était permise dans la relation éducative entre les personnes en situation de handicap et ceux qui les accompagnaient salariés, comme bénévoles. La reconnaissance de l’autre, comme personne libre de faire ses propres choix et d’assumer sa vie à sa manière.

C’est là que j’ai appris à regarder des personnes parfois mises au banc de la société comme des personnes capables de choisir, comme moi, leurs vies.

J’ai fondé une Entreprise Solidaire d’utilité Sociale dont le but est de promouvoir le développement de l’habitat inclusif, un mode d’habitat permettant aux personnes concernées par le handicap de se rencontrer, de choisir de s’associer pour partager avec d’autres et construire un habitat accompagné, qui leur ressemble et qui réponde à leurs besoins et aspirations singulières.

Dans cette expérience, je suis amenée à chercher une performance : celle de réussir à construire un buisines plan équilibré, qui permette à chaque partie d’être rémunérée, ainsi que de réussir à répondre à des attentes singulières, personnalisées. 

Ce défi de l’inclusivité, je le rencontre aussi à l’école, dans l’accompagnement des collaborateurs au travail, et dans la vie privée.  Mon retour d’expérience, c’est que c’est un apprentissage de « lâcher prise » qui amène à faire confiance à l’autre, ne pas tout prévoir dans des contrats trop longs ou tout semble ficelé d’avance, mais au contraire, savoir s’engager avec l’autre partie, dans une voie qui va nous amener à changer, évoluer, s’ajuster.

C’est ainsi que nous fonctionnons à Ti Nov, de la manière la plus agile possible, en prenant en compte les contraintes et les souhaits des personnes avec qui nous cheminons qu’elles soient en situation de handicap, collaborateur.rice, ou encore financeur !

Découvrir leur site : https://tinov.fr

#touscompanieros